I- L'hippopotame en chiffres

Poids: 3 à 4 tonnes
Longueur totale: 3,7 à 4,6 m
Longueur de la queue: 6 cm
Hauteur au garrot: 1,5 m
Longévité: 40 ans
Maturité sexuelle: vers 3-4 ans
Gestation: 227-240 jours (8 mois)
Jeune par portée: 1
Portée par année: 1
Nombre de mamelles: 2
Vitesse sur terre: 30 km/h

II- Morphologie

La tête de l'hippopotame est très grande, large et aplatie.
Ses oreilles, ses yeux et ses naseaux se détachent en relief sur le profil de sa tête et affleurent seuls quand l'animal nage sous l'eau ou s'y repose pour respirer. L'hippopotame peut ne sortir de l'eau que l'extrémité du mufle.
Les incisives inférieures sont plantées presque horizontalement comme chez de nombreux Porcins. Les canines inférieures sont des défenses impressionnantes qui peuvent atteindre 70 cm de long et peser jusqu'à quatre kilos. Elles s'opposent aux canines supérieures. Ces quatre canines s'aiguisent entre elles, et peuvent former une arme redoutable.

Son corps puissant et massif est presque nu et repose sur des membres courts en forme de colonnes, avec 4 doigts à chaque patte.
L'hippopotame a une peau fragile, de couleur brune, grise ou pourpre, nuancée de rose, avec encore quelques poils laineux clairsemés à la partie supérieure du corps chez les jeunes, mais chez l'adulte on ne trouve plus que des soies courtes et épaisses, souvent frisées au niveau du museau, des oreilles et de la queue. Quand les hippopotames restent longtemps hors de l'eau, leur peau est parsemée de gouttes de couleur brun-rouge qui ressemblent à des perles. On décrit ce phénomène sous le nom de "sueurs de sang", bien qu'il ne s'agisse ni de sueur, ni de sang. Il s'agit d'une sécrétion visqueuse qui se poursuit pendant toute la journée, mais ne devient visible que lorsqu'elle n'est pas lavée par l'eau. Cette sécrétion protège la peau des brulures du soleil, et du désèchement.
La queue de l'hippopotame est courte et musclée, avec des bords écrasés.

L'estomac très long de l'hippopotame est nettement formé de trois parties sans toutefois présenter les caractéristiques de l'estomac des Ruminants.
La grande capacité de ses poumons lui permet de flotter facilement dans l'eau.

l'hippopotame a la deuxième plus grande bouche au monde, après la baleine.

III- Où vit-il ?

L'hippopotame a besoin d'eau assez profonde pour se couvrir, avec un lieu de paturage assez proche pour faire l'aller retour dans la nuit. Il doit se submerger pour protéger sa peau, vulnérable au soleil et à la chaleur. Il évite les rapides, préférant les pentes douces avec un sol ferme, où les troupeaux peuvent rester à moitié submergés et les mères venant d’accoucher peuvent allaiter sans nager.
Autrefois, on trouvait des hippos dans toute l'Afrique, mais surtout au sud du Sahara, partout où il existait de l'eau et des végétaux adéquats. Les hippopotames amphibies sont maintenant en majorité confinés dans des zones protégées mais ils survivent toujours dans les plus grandes rivières et marais. Ils vont même jusque dans les estuaires et dans la mer où ils se rendent à la nage, et jusque dans les îles, comme par exemple à Zanzibar. Les meilleurs endroits pour les rencontrer restent les parcs et réserves dotés de grands lacs et rivières bordés de verdure.

Parmi les pays accueillant l'hippopotame, il y a le Mali. Saviez-vous que "mali" signifie hippopotame en Bambara (principale langue du Mali)? Maintenant vous savez...
Vous trouverez plus d'informations sur le Mali dans la rubrique "liens" de ce site.

IV- Comment se déplace-t-il ?

L'hippopotame est plus agile qu'il n'en a l'air: il galope à 30 km/h en cas d'urgence, et affiche la moitié de cette vitesse au trot, son allure normale la plus rapide. Il grimpe les berges escarpées, mais est incapable de sauter et ne franchira même pas un obstacle. Il se couche et se lève en passant par la position assise, comme les porcs. La nage des hippos est un galop. Quand un hippo plonge, vous pouvez voir ses narines se fermer et ses oreilles se replier. Quand il refait surface (habituellement après une minute, 5 minutes au maximum), les narines s'ouvrent quand l'hippo expire, et les oreilles se redressent, projetant une pluie de gouttelettes. Les hippos endormis remontent pour respirer, de façon aussi automatique que se fait la respiration.

V- Activité

Les Hippopotames sont exclusivement végétariens, ils broutent les plantes aquatiques ou celles qui poussent sur la berge et se rendent à terre pendant la nuit pour brouter l'herbe. Ils parcourent ainsi de 3 à 5 km pendant la nuit, créant des chemins de terre sur leur passage. Ces chemins allant de l'eau au lieu de pâturage commencent aussi large qu'une autoroute, avant de se démultiplier en plusieurs petites branches après plusieurs kilomètres. Il leur arrive de pénétrer dans les plantations où ils occasionnent des dégâts considérables, non seulement par les prélèvements qu'ils y effectuent, mais aussi par leurs piétinements. Après 5 heures de broutage intensif, pendant lesquelles ils auront ingurgités 40kg d'herbe grâce à leurs lèvres musclées, les hippos retournent à l'eau pour passer la journée à digérer.

Sous ses airs de gros balourd paresseux, l'hippopotame est en réalité un hôte indispensable à l'équilibre écologique des rivières. En effet, en se nourrissant de végétaux, il débroussaille et "nettoie" les berges. Et surtout, il contribue activement au développement du plancton et des invertébrés grâce ... aux tonnes d'excréments qu'il libère dans l'eau !

VI- Rapports sociaux

Dans l'eau, ou quand ils se reposent à terre, les hippos acceptent le contact des autres encore plus que les porcs: ils utilisent régulièrement leurs voisins pour reposer leur tête. Mais au crépuscule, tous excepté les mères et leur progéniture encore dépendante, se dispersent seuls, car les adultes, qui n'ont pas beaucoup à craindre les prédateurs, peuvent se permettre de brouter individuellement sur les lieux de pâturage.

Les hippopotames se partagent des territoires bien délimités, aussi bien à terre que dans l'eau. Les limites de ces territoires sont marquées par les mâles dominants d'une manière très particulière: ils répandent leurs excréments sur les lieux choisis, et les éparpillent dans toutes les directions, à l'aide de leur queue animée de mouvements rapides. Certains hippos gardent leur territoire pendants plusieurs années, voire toute leur vie. Cependant lors de saisons sèches, qui poussent les hippos à se regrouper sur de plus petites parcelles, les changements de territoires peuvent avoir lieu tous les mois. Les troupeaux formés d'un mâle dominant, de mâles soumis et de femelles comportent généralement de 10 à 15 hippos, mais varient de 2 jusqu'à 50 hippos, et peuvent parfois même atteindre les 200 hippos et plus, pour les plus grandes densités. De fréquentes et sauvages attaques persuadent quelques mâles de vivre dans des troupeaux de célibataires ou en solitaire.

Le "language" de l'hippopotame est le mugissement, ou beuglement (que vous pouvez entendre dans la rubrique images et sons).

VI- Reproduction

La plupart des accouplements se font à la saison sèche, quand les populations sont concentrées. Ils ont toujours lieu dans l'eau (probablement pour des raisons de poids). La plupart des petits naitront dans les mois pluvieux, après 8 mois de gestation. La maturité sexuelle a lieu vers 3-4 ans, mais les femelles ne conçoivent pas généralement avant 9 ans. Les naissances se font à 2 ans d’intervalle.

je sais, ce ne sont pas des hippos...mais le principe est le même!
(attention cependant, chez les hippos l'accouplement a lieu dans l'eau)

VII- Soins maternels

Les femelles s'isolent avant de mettre bas, sur terre ou quelquefois dans l'eau peu profonde. Elles restent avec le jeune bébé (qui pèse de 20 à 55 kg) pendant 10 à 40 jours avant de rejoindre le troupeau. Quand la mère se rend à l'eau pour s'y reposer ou pour nager, elle porte souvent son jeune sur son cou ou sur son dos. Les bébés sont programmés pour téter sous l'eau, bondissant à la surface toutes les quelques secondes pour respirer. Leurs oreilles se replient et leurs narines se ferment quand ils tètent, et cela même sur terre! Le bébé commence à se nourrir d'herbe vers 5 mois, il sera sevré vers 8 mois. Les petits hippos sont souvent laissés dans des crèches gardées par une ou plusieurs femelles pendant que les mères vont se nourrir.

VIII- Prédateurs

Les petits non protégés peuvent devenir la proie de lions, hiènes et crocodiles. Rester à côté de la mère est une bonne sécurité car les mâchoires d'un hippo sont capables de couper un crocodile de 3 mètres en deux. Le piétinement est probablement le principal danger pour les jeunes hippos, pendant les combats, les poursuites ou les fuites précipitées, impliquant généralement les mâles. Les mères attaqueront les mâles ayant perturbé leur milieu.

L'hippopotame fait également l'objet de chasses, car il est dévastateur pour les cultures.